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  • Alexis Boisselet

L'italie, le plat et la pluie


Steppe FM : en Italie, Mai 2021, l'italie, le plat et la pluie



Quand nous sommes partis du Bez, il pleuvait. Nous sommes partis assez tard, après les galères de chargement et les au revoir. Nous n’avions même pas fait les 7 km de descente vers Briançon que nous dûmes nous arrêter trois fois, pour rééquilibrer les charges sur les vélos ou car un tendeur touchait… Quand nous sommes finalement arrivés en bas du col de Montgenèvre, il était plus de 16h, il pleuvait toujours et nous avions un vent violent en pleine face. Dès les premiers mètres de l’ascension nous avions un nouveau problème : les petites vitesses ne passaient pas sur l’un des vélos. Nouvel arrêt : tentative de réparation du dérailleur sous la pluie, les camions nous dépassent en rugissant, échec...

Il est plus de 18h quand nous abandonnons, on se cache dans la pinède alentour pour planter le tipi sous la pluie.


Le lendemain, on a une éclaircie, nous réparons le dérailleur et reprenons la montée. On arrive au sommet 2h plus tard, tout s’est bien passé, finalement ce n'était pas si terrible que ça. On passe la frontière dans les nuages. Il n’y a pas de contrôle, si ce n’est un “Bonjour” des gardes-frontière français.





Ca y est nous sommes en Italie ! Et il ne reste que la descente vers les plaines !

Il pleut à nouveau, Jéhol bien installé dans sa carriole gémit contre l’eau qui gicle de la roue arrière. Sa carriole, rapidement réparée, est branlante, les roues ne sont pas fixes et dansent à chaque aspérité du terrain. Si bien qu’une finit par se décrocher, elle dépasse le vélo alors que la carriole entière s’effondre sur la route. Jéhol est expulsé sur le côté…

Pendant deux jours nous avançons très lentement sous la pluie battante, forcés de nous arrêter tous les 5 km pour remplacer les bouchons de bouteilles (trouvés au bord de la route) qui maintiennent tant bien que mal la carriole. Enfin nous arrivons chez Paola.


L’incroyable Paola, qui, seule, à ramener deux chevaux Mongoles en traversant la Russie et l’Europe en un an et demi. Elle nous a accueilli dans un tipi indien, où le feu brûlait déjà.

Nous avons passé quelques jours chez elle. Nous avons eu la chance de monter des chevaux Mongoles bien avant l’heure, nous avons appris à monter une Güer (Yourte Mongole), réparé la carriole avec son voisin soudeur, fait une soirée crêpes et écouté quelques-unes de ses anecdotes de voyages (dont on vous parlera dans un podcast).

Et comme si ce n’était pas assez, Paola nous a aidé à planifier notre itinéraire en Italie, recommandé à nombre de ses amis sur la route et organisé une rencontre avec un journaliste.





Nous sommes repartis, Jéhol dans sa carriole fraîchement ressoudée, sous la pluie. Le lendemain, après une nuit au sec sous un chapiteau, il faisait enfin beau. La route est simple, on suit la “Via del Pô”. Et la route est plate, très plate. Au début c’est agréable, on avance vite, il fait beau, les étapes de 60 km ne demandent pas trop d’effort. Puis on commence à s’ennuyer. C’est plat, mais surtout c’est laid. Nous traversons des immenses champs de monoculture. La plupart du temps du maïs, parfois des céréales, et c’est tout. Heureusement qu’il n’y a pas que la route en voyage. Il fait beau, les petits villages ont tous un café avec terrasse, la bière est bon marché. Et tous les soirs ou presque nous rencontrons les amis de Paola : Olga et son mari, Anna et son fils, le fermier Beretta, Fernando et toute sa famille…


En fait, à part les champs laid de monoculture polluante, tout va pour le mieux. Les vélos roulent bien, le lourd chargement ne se fait pas sentir sur le plat, Jéhol court ou se repose, rafraîchi par le vent, dans sa carriole. Les arrêts chez les gens sont agréables, je comprends presque tout en italien et commence à parler facilement. On se débrouille toujours pour trouver des bivouacs splendides et cachés (théoriquement interdit en Italie). Et on ne pêche toujours aucun poisson.

Nous visitons Mantova (où nous retrouvons, le temps d’une journée, Benoit, un ami Aixois), puis Padova (avec Marco, qui nous fait découvrir la Dolce Vita italienne à base de Spritz en terrasse) et enfin Venise.


A Venise ou plutôt à Mestre, nous sommes logés chez Mariana (la sœur de Marco, fille de Fernando). Elle est danseuse et chorégraphe de danse verticale et met à notre disposition sa résidence artistique. C’est en plein cœur du parc du Fort Marghera, à deux arrêts de Tram du centre de Venezia. Alors on en profite. Deux jours, presque sans touriste, à se balader et à visiter la Sérénissime. L’une des plus belle ville du monde. Facilement.






Lorsqu’on se remet en route, remplis des souvenirs somptueux des canaux vénitiens, on ne s’aperçoit presque plus les champs de Maïs. Nous arrivons dans la région de Udine, la région d’origine du grand-père d’Aymeric. Pendant deux jours, nous jouons les détectives en quête des derniers Greatti vivant encore ici. On en trouve une, mais ce n’est pas la bonne branches, puis après quelques rencontres, une nuit dans le tipi planté sur la seule place du village, et le nom Greatti trouvé dans un cimetière nous repartons.


Une nuit chez Antonietta et son mari, grands voyageurs à cheval dont une traversée de chez eux jusqu’à Moscou, et nous arrivons chez Giusi pour notre nouveau projet. Nous aidons Giusi, maraîchère et herboriste dans son quotidien : restaurer une salle pour en faire une grainothèque/atelier, poser une clôture, planter et semer dans les potagers, monter des meubles et découvrir le soir les bars traditionnels frioulanes.





Nous sommes à deux pas de la frontière Slovène, aux portes du Triglav : régions sauvages des Alpes où il y a encore des ours. Le temps de trouver le meilleur moyen de passer la douane covidienne slovène et nous partons, allégé de 15 kilos par un tri dans nos nombreuses affaires !


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