top of page
Les vents des la recolte demiremplie.png
  • Facebook
  • Spotify - Black Circle
  • Noir SoundCloud Icône
  • YouTube
  • Instagram

Aux dernières nouvelles : 

  • Les podcasts : 

Rechercher
  • Alexis Boisselet
  • 30 déc. 2021

1 Janvier 2022, Steppe FM, Mutlu Yillar (Bonne année) !



On profite de cette newsletter pour vous souhaiter de joyeuses fêtes ! Bonne année, bonne santé (inch’allah le Covid y s’en va), bref tout plein de bonne choses, de voyages et de rencontres pour la prochaine année !


Et aussi, merci à tous ! Merci à tous ceux qu’on a rencontrés en route, ceux qui nous soutiennent et nous aident et ceux qui nous suivent.



De notre côté, nous sommes encore en Cappadoce. Après avoir lutté plusieurs semaines avec les bureaucrates, les couloirs sans fin, les visites interminables chez le notaire pour obtenir notre Ikamet (permis de séjour), nous l’avons enfin reçu. Et heureusement, car on l’a obtenu deux jours avant l’expiration de notre visa, c'est-à-dire, deux jours avant d’être en inégalité en Turquie.

Et comme une bonne nouvelle arrive rarement seul, nous venons d'apprendre que notre colis contenant notre matériel de bâtage vient d’arriver sur le territoire turque. Autrement dit, nous sommes bientôt parés à reprendre la route en direction du Sud, à acheter un cheval et à randonner sur la côte méditerranéenne où on espère qu’il fera un peu plus chaud.


Car en ce moment dans les Cappadoce il fait sacrément froid ! Alors oui, c’est joli, il y a la roche volcanique, les flaques gelées, les chevaux dans la neige, les chats qui jouent avec les flocons… Par contre la nuit il fait moins douze et on a pas de chauffage ! Autant dire que le matin ça pique un peu !


Notre quotidien chez Ibo est assez tranquille : s’occuper des huit chevaux, des box, des chiens, des chats, des deux pigeons et se débrouiller pour trouver du bois dans la vallée pour se chauffer en journée. Le reste de notre temps nous la passons dans le “bureau”, une petite pièce avec une table, un canapé, un réchaud et surtout un poêle à bois où nous restons tranquillement au chaud à boire du thé et à écouter les histoires d’un nombre incalculable de personnes qui viennent ici rendre visite. N’empêche que les meilleures histoires sont certainement celles de notre tonton turc Ibrahim alias Ibo.





Ibo, nous l’avions rencontré pendant que nous accompagnions la rando à cheval. C’est le Cowboy de la Cappadoce. Il parle cinq langues, est guide à cheval, en kayak, en VTT, en randonnée de haute montagne. Il a vécu toute sa vie avec des chevaux et passe son temps à avoir le cœur brisé à cause des filles. Il se console en s’entourant d’animaux qui sont, selon lui, autrement plus intéressants et beaux que les humains. Il a mille histoires à raconter et au moins autant de conseils pour ce qui est de la drague. Bref, Ibo, c’est l’allégorie du cowboy solitaire. Et en plus, il fait de très belles photos !





Les rares fois où nous sortons du “bureau” et que ce n’est pas pour aller chez le notaire, nous continuons de visiter la Cappadoce. La dernière fois, avec nos amis Maris et Akim (avec qui nous comptons descendre dans le sud) nous avons rencontré deux autres voyageurs à vélo, encore des Français qui voyagent en tandem depuis deux ans. Tous les six nous avons loué une toute petite voiture et avons passé la journée à visiter la ville souterraine de Derinkuyu : une cité souterraine de 13 étages qui pouvait accueillir jusqu'à 20 000 habitants lors des périodes de siège. Et puis, preuve de la maturité des cyclovoyageurs Français, au bout d’une heure de déambulations dans les salles souterraines, nous avons trouvé l’accès au compteur électrique et avons décidé d’un commun accord de couper le jus sur une section pour pouvoir tranquillement jouer à cache cache dans le noir complet ! Le meilleur moment restera la tête du touriste éclairant Marie qui lui fait signe de ne pas faire de bruit de peur d’être découverte.





L’après-midi nous sommes allés visiter la vallée d’Ilhara. C’est un immense canyon d’une cinquantaine de mètres creusé dans la lave. Au milieu coule un torrent de montagne. 7 km dans un paysage incroyable de gorge volcanique, d’immenses éboulis et de fantastiques églises creusés à même la roche…





Finalement cette fin d’année en Cappadoce est géniale même si nous avons hâte de descendre dans le sud pour continuer l’aventure avec une cheval !



Encore un grand merci à tous et une bonne nouvelle année !


  • Alexis Boisselet
  • 15 déc. 2021

Jour écarlate, 15/12/2021, Steppe FM



Encore deux semaines tranquillement installés au Kapadokya Ranch à faire facilement son permis de séjour en Turquie, à moins que… POURRITURE DE BUREAUCRATE APATHIQUE !



Le début de ces deux semaines avait pourtant bien débuté. La routine à la ferme, le soleil, les chevaux, les promenades montées dans les vallées alentour et les plans de voyages prochains avec Akim & Marie. Nous avons plusieurs options pour aller randonner dans le Sud durant l’hiver : soit nous achetons deux chevaux en Cappadoce et les transportons là-bas soit nous les achetons directement sur place au grès du hasard. Nous étudions les différentes options, nous renseignons sur les itinéraires à suivre et les coûts à prendre en compte.





La lyre turque continue sa descente aux enfers : nous étions à 1€ pour 10 TL au à notre entrée du pays et nous sommes désormais à 1€ pour 15 TL aujourd’hui, ce qui au contraire des turcs a tendance à nous avantager. Nous faisons une visite d’achat, à quelques kilomètres d’où nous sommes logés, pour des petits chevaux (environ 1m40 au garrot). Les prix sont vraiment intéressants, moins de 150€ par cheval. Grâce à nos amis ici nous trouvons un potentiel transport à 200€ pour les deux chevaux ce qui nous permettrait de descendre tous les quatre facilement avec les trois chiens et avec tout le matériel de voyage et de bâtage. Notre projet avance petit à petit et nous commençons à sentir l'excitation de repartir à l’aventure.


En parallèle à la ferme on ne chôme pas. Il faut arranger la route en terre battue avant la venue de l’hiver et des fortes pluies, rafistoler quelques clôtures, créer un nouveau parc pour les chevaux… et puis il y a aussi eu une journée très particulière qui restera graver dans nos crânes (et désolé mais il n’y aura pas de photos pour l’illustrer) :


Comme tous les jours, nous nous retrouvons tous les six (Nico & Helene, les propriétaires du Ranch ; Marie & Akim, les jeunes mariés avec qui nous comptons partir ; Rico et moi-même) à 8h dans le salon troglodyte pour le petit déjeuner. Comme toujours on se gave de Tahin-Pekmez (un mélange de purée de sésame et de concentré de jus de raisin). Mais aujourd’hui est un jour spécial. Aujourd’hui nous allons aider à la castration de deux jeunes chevaux.

A 9h, nous sommes rejoints par le vétérinaire accompagné par cinq autres personnes dont Ibrahim et Gokhan (nos amis de la randonnée d’Antalya). Le premier cheval est amené dans le rond de longe, le vétérinaire lui administre un anesthésiant, puis nous tentons d’entraver ses quatre pattes pour le mettre à terre. Malgré le fait d’être au moins six autour de lui, il nous faut cinq grosses minutes et quelques frayeurs avant de réussir à le coucher. Trois de ses pieds sont attachés ensemble par une corde que nous tenons, son autre postérieur est maintenu relevé par une autre corde, sa tête posée sur un coussin est bloquée au sol par le genou d’un turc de 120 kilos.





A nouveau, le véto le pique avec un anesthésiant local tout autour des testicules. On attend comme ça quelque minutes le temps que le liquide se diffuse. Le cheval, stressé par ces circonstances plus qu’anormal tente à plusieurs reprises de se dégager. Les poings se serrent autour des cordes, la mâchoire se crispe sous l’effort, les attaches grincent, le cheval tend tous ses muscles puis soudainement il abandonne et se détend à nouveau. Quelques minutes s’écoulent. Le véto sort son scalpel aseptisé. Tout le monde tient sa corde, tout le monde le regarde. La lame du scalpel disparaît complètement à l’intérieur du cheval, trace une ligne d’un quinzaine de centimètres. Le sang gicle. L’action n’a pas duré deux secondes. Le cheval se raidit à nouveau. Tout le monde tient ferme, sa tête retombe sur le coussin. Le véto plonge l’une de ses mains dégoulinante de Bétadine dans la plaie d’où s’échappe en continu un filet écarlate. Il ressort sa main qui tient désormais le canal qui se termine sur les deux testicules fumantes dans l’air matinale. Je ne peux m’empêcher, comme tous ceux autour de moi j’imagine, de serrer les dents devant cette vue sanglante. Le vétérinaire pince le canal avec une sorte de tenaille en métal. Il ajoute un garrot quelques centimètres en amont et sort à nouveau le scalpel. D’un coup bref, il sectionne le canal. Les testicules roulent dans le sable. A cette vue, mon corps se crispe. Il recoud la plaie en quelques points en laissant un drain. Nous détachons les cordes. L’hongre se relève. Un flot de sang s’écoule sur le sol. L’opération est terminée. Elle s’est très bien passée. Le cheval est conduit à un arbre où il est attaché court pour ne pas qu’il puisse bouger ou se rouler. On lui donne à boire.


Avant de passer à l’opération suivante, le tableau est presque comique. Tout le monde, même le véto, prend cinq minutes pour calmer ses nerfs en fumant une cigarette.


Le matériel est à nouveau aseptisé. Le deuxième cheval est amené.

[...]

L’opération s‘est moins bien passée. L’incision a été moins nette mais le vétérinaire est serein bien qu’il n’ait trouvé qu’une seule testicule…



Attablés sur la terrasse, tout le monde boit un thé avant de repartir. En rentrant dans sa voiture Ibrahim ne peut s’empêcher de me dire en rigolant “voilà ce qu’il va t’arriver si tu touches à ma fille !” avant de démarrer la voiture en riant à gorge déployée.



Bon… Il est 11h30, la castration s’est globalement bien passée. Chacun rentre chez soi et d’ici une dizaine de jours les deux jeunes chevaux pourront rejoindre le troupeau. On se serait bien contenter de finir la journée tranquillement sauf que Nico nous charge d’une nouvelle mission : tuer deux oies et les préparer pour la fête prévue le lendemain…


Akim attrape une oie, Rico en attrape une autre. Et moi, j’attrape une hache. On se regarde tous les trois en ne sachant trop comment faire. Finalement on opte pour une grosse bûche. Akim et Rico maintiennent les oies de manière à avoir le coup le plus long possible. On rit nerveusement à propos d’un potentiel coupage de main. Je lève la hache. TCHAK. En un coup tête et corps sont séparés. Le sang gicle par la tête manquante. Les corps, encore tenus par Rico et Akim sont agités par d’affreux spasmes pendant plus d’une minute. Enfin, les ailes arrêtent de battre et les corps amputés s’immobilisent. Nous sommes tous les trois tâchés de sang.



On se rappellera encore longtemps de ce jour. Ma mémoire l’a associée à une couleur : le rouge. Le jour écarlate.

C’était impressionnant mais nous sommes contents de l’avoir vécu. Voir et participer à la castration des deux chevaux nous permet aussi de comprendre que c’est pour le mieux. Très bientôt, ils vont rejoindre le troupeau et vivre en semi-liberté. Et finalement leur vie est bien plus enviable que celle d’un étalon qui ne sort presque jamais de son paddock et uniquement avec un humain pour le contraindre. Car mettre un étalon en liberté c’est être s’assurer d’être confronté à de nombreux problèmes, que ce soit les grossesses des juments ou les blessures suites aux combats avec les hongres.

Et puis, savoir comment tuer avec le minimum de souffrances une volaille, puis savoir la plumer, la vider et la préparer c’est un peu la base pour qui voudrait voyager hors des sentiers battus ou tenir un jour une ferme…



(Photos mignonnes n'illustrant pas du tout le propos, au contraire !)



Bon, revenons-en au début et à nos problèmes de permis de séjour. En soit c’est normal, c’est barbant quelque soit le pays. En Turquie pas plus qu’ailleurs. N’empêche que ça reste une belle épine dans le pied. Le site officiel marche un jour sur deux et même quand il fonctionne il faut mentir dessus car toutes les options ne sont pas possibles. Puis après trois quatre jours de galère pour réussir à remplir un formulaire, il faut prendre rendez-vous avec la bonne institutions, s’y rendre avec tous les papiers nécessaires et un garant (un local qui nous permet officiellement de loger chez lui). Une fois sur place, après une énième pause café, l’un des fonctionnaires daigne vous recevoir. On lui montre fièrement nos papiers et voilà qu’il nous dit qu’il en manque un qui évidemment n’était pas référencé sur leur site. De là, il faut passer chez le notaire pour obtenir ce nouveau machin. Sauf que pour officialiser la signature entre le garant (qui parle parfaitement Français puisque c’est notre tonton turc Ibrahim) et le notaire il nous faut un interprète. Bref, après une dizaine de jours, nous avons enfin obtenu toutes les paperasses nécessaires en échange d’un joli trou dans notre budget… Et on espère maintenant pouvoir enfin obtenir le permis dans les prochains jours.


Et puis, comme une galère arrive rarement seule, Nico, Hélène et Pablo nous appellent sur la route après leur weekend à Ankara et nous apprennent que le petit Pablo est cas-contact au Covid. Résultat, nous devons, d’un commun-accord car c’est juste plus simple pour tout le monde, quitter le Ranch pendant au moins 7 jours pour vérifier ou non si Pablo a contracté le virus.





Heureusement, Tonton Ibo (Ibrahim) est là. Et nous depuis hier nous, nous sommes installés chez lui. Et en soit, ça tombe plutôt bien car il a des chevaux, un ranch et surtout besoin d’aide pour son tout nouveau ranch qui manque encore de pas mal de choses pour pouvoir bien fonctionner.



  • Alexis Boisselet
  • 30 nov. 2021

Dernière mise à jour : 30 déc. 2021


Kapadokya Ranch, part. 2, et si ?, 1/12/2021, Steppe FM



Nous passons une petite dizaine de jours à s’occuper du ranch avec Rifat (le seul employé de la ferme). Petit à petit, nous nous habituons à la routine de la ferme. Tôt le matin, avant 8h, il faut aller faire la traite des chèvres. Sur une quinzaine de bêtes, seulement 5 sont allaitantes. Il faut les séparer du troupeau et les attacher aux trayeuses manuelles. En vérité, elles connaissent leurs places et à peine la barrière ouverte, elles filent vers leur trayeuse en bois qu’il ne reste plus qu’à refermer. La traite prend une petite demi-heure, puis, une fois le troupeau nourri et le poulailler ouvert, on peut rentrer prendre son petit-déjeuner avec 1,5L de lait sous le bras dans l’inimaginable maison troglodyte.

Avec le lait, on prépare le fromage, ce qui est assez simple et en seulement deux étapes : 30 min avec une cuillère du petit lait de la veille, puis 24h avec de la présure. Le lendemain, on peut séparer le fromage frais solide qui s’est agrégé et le petit lait. Le fromage est mis dans un moule et commence alors la période de raffinage plus ou moins longue pendant laquelle il faut jouer avec les paramètres : température et humidité.





Il faut aussi nourrir les vingt chevaux, nettoyer leur espace puis les amener paître dans les vallées à quelques kilomètres de la ferme. Ils reviennent d’eux-mêmes à la nuit tombante. En attendant leur retour, il reste à préparer la nourriture du soir pour tous les animaux, à retourner une demi-tonne de moûts de raisin pour le faire sécher au soleil (ça servira de complément alimentaire pour les bêtes pendant l’hiver).


Et puis, Hélène et Nico nous ont laissé un des chevaux, Shafak, pour que nous puissions nous entraîner à monter tous les jours. Shafak est une petite jument d’un peu plus d’un mètre cinquante au garrot. A tour de rôle, donc un après-midi sur deux, nous pouvons la seller et monter. On se promène dans la région, le lieux est incroyable et à dos de cheval c’est encore mieux. Descendre les apics formés par les concrétions volcaniques, trotter ou galoper dans les vallées jaunies et bordées de crêtes ocres, suivre au pas le cours d’un ruisseau, monter une colline et se retrouver devant un canyon creusés de maison troglodytes et de pigeonniers, faire des pauses pour laisser Shafak se gaver de pomme…

La Cappadoce, une région immense et magnifique balafrée de canyon et de crêtes volcaniques, avec au milieu un petit homme sur le dos d’un petit cheval, suivis par six ou sept chiens, naviguant où bon lui semble. Une éclatante liberté qui se reflète sur les falaises rougeoyantes du soleil couchant. Le souffle régulier du cheval au pas, les respirations profondes du cheval au galop et les jambes en feu d’amortir le mouvement.

Chaque jour on se sent de plus en plus à l’aise. Le trot était désagréable les premières fois et le galop nous déséquilibrait vers l’avant. Mais après quelques séances d’après-midi on s’habitue au rythme du cheval et rapidement on cherche les différentes allures pour s'entraîner, pour sentir le cheval rouler sous nous, pour filer vers le canyon au loin…







On profite aussi de cette semaine pour acheter de nouvelles chaussures, les anciennes ont la semelle qui se décolle de plus en plus. Ça fait un gros trous dans le budget mais c’est pas comme si on avait le choix. On décide de faire leurs premières armes en visitant la vallée rouge. Rifat nous dépose en voiture à Ortanishar vers 8h, nous longeons la route jusqu’à rentrer dans la “red valley”. C’est un ensemble de plusieurs petites vallées en contrebas d’un immense plateau stratifiés horizontalement. Nous avons la chance d’être en période creuse, il n’y a presque personne. On déambule sur les chemins escarpés, on visite quelques incroyables grottes creusées par l’homme, on entre dans les églises troglodytes, nous passons même deux heures à faire de l’escalade dans une de ces grottes. L’objectif : faire le tour sans poser le pied à terre. A la fin, les avant-bras moulus et les chaussures pleines d'éclats de roche effritée (preuve que c’est plutôt une mauvaise idée de faire de l’escalade sur une roche tendre) nous allons prendre un thé dans la seule buvette-grotte de la vallée. Nous sommes absolument seuls avec la vue pendant un bon quart d’heure. Puis un couple de Français vient s’asseoir à proximité. Nous faisons la rencontre de Marie et Akim, deux français de 28 ans. Ils sont à vélo et ont, eux-aussi, traversé l’Europe pour rejoindre la Turquie. Ils voyagent avec deux chiens , Moustache et Pancho, tous deux un peu plus petits que notre Jehol national. Nous leur parlons du ranch et de venir nous voir quand Hélène et Nico seront rentrés.





Un matin, Jehol boite. Sa boiterie est bien plus importante que lorsqu’il a une épine sous la patte. En l'examinant, on découvre une morsure infectée au niveau du coude. Il a dû la recevoir lors d’un des jeux ayant un peu dégénéré avec les autres chiens de la ferme. On nettoie la plaie avec un antiseptique et attendons de voir si la blessure se résorbe d'elle-même en l’isolant dans la sellerie. Le Lendemain, sa patte est encore plus gonflée, on se décide à lui donner des anti-inflammatoires et quelques antibios. En deux jours le gonflement disparaît et la plaie est presque refermée. Il ne boite plus du tout, et étonnement, lorsqu’on le relâche avec les autres chiens il semble beaucoup mieux accepté. Après l’épreuve de la morsure, Jehol fait désormais partie de la meute du Kapadokya Ranch.


La semaine suit son cours, nous nous occupons des animaux et sommes de plus en plus confiant sur le dos d’un cheval. Hélène, Nico et Pablo rentrent le dimanche soir. Le lendemain Marie, Akim et leur deux chiens arrivent pour le déjeuner. Ils décident de rester quelques jours ici. Nous reprenons les travaux pour préparer l’hiver (coupe du bois, fossés le long de la route, renforcement des serre-tunnels à la chaux…).


En parallèle nous essayons de préparer la suite du voyage… Nous imaginons différentes options, creusons dans toutes les directions mais plus nous cherchons plus nous nous retrouvons devant des portes scellées. L’hiver approche et avec lui le Covid mute et devient de plus en plus menaçant. Nous pourrions aller en Iran mais le Turkménistan reste fermé, nous pourrions aller en Géorgie mais la Russie n’a d’ouvert que ses frontières aériennes. En plus l'Azerbaïdjan ferme ses frontières terrestres, le Kazakhstan a ses frontières fermées au tourisme, seul l'Ouzbékistan est ouvert par voie aérienne mais de là nous ne pourrions aller au Kirghizistan dont les frontières terrestres sont fermées. A défaut, nous pourrions nous envoler directement pour le Kirghizistan mais pour y faire quoi en plein hiver ?

Petit à petit, un nouveau plan germe dans notre tête. Et si nous restions en Turquie ? Cette idée fait son chemin dans notre esprit mais aussi dans celui d’Akim et Marie. Nous allons nous débrouiller pour obtenir un permis de séjour en Turquie puis nous descendrons dans le sud, vers Antalya, là où il fait plus chaud. Quatre Français avec trois chiens au sud de la Turquie pour passer l’hiver, ça sonne plutôt bien. D’autant plus que nous planifions d’acheter deux chevaux de bâts et de longer à pied la côte sud en direction d’Izmir.


Reste plus qu’à obtenir les papiers, et à s’organiser tant au niveau de l’achat des chevaux, de l’itinéraire que du matériel nécessaire…


Et si ?

Quatre français, trois chiens et deux chevaux sur la côte méditerranéenne pendant l’hiver… Ca ressemblerait au début d’une belle aventure !





  • Les articles : 

bottom of page