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Alexis Boisselet

R.E.V.E. Randonnée En Voyage Équestre

15 Février 2022, R.E.V.E. Randonnée En Voyage Équestre, Steppe FM



"Cette newsletter est une idée en deux parties, mais la seconde, qui reste à écrire, sortira prochainement !"





Le voyage :


L’équipe au complet, nous sommes dix. Trois chiens : Jehol, Moustache & Poncho, trois chevaux : Koko, Patate & Pap’s, quatre humains : Marie, Akim, Rico et moi, Alexis. Cela fait maintenant trois semaines que nous sommes tous ensemble, et deux semaines que nous voyageons sur les sentiers bordant la méditerranée Turque. Ce voyage dans le voyage a des allures de rêve. Nous avons quitté la merveilleuse mais rude région de Cappadoce pour nous retrouver dans le doux climat méditerranéen. Nous marchons le long de la côte sur des routes de terres. Les chevaux portent la majorité des bagages, nous suivent facilement en longe et font sonner leurs fers contre les rares cailloux. Les chiens nous devancent. Ils sont en liberté, courent dans les champs, partent à la chasse et connaissent le rappel ou la position à adopter quand il y a de rares voitures. Et nous, nous marchons, généralement sous le soleil, avec un tout petit sac à dos. En fait, nous découvrons la Turquie à un rythme encore plus lent que lorsque nous voyageons en stop ou à vélo. Un rythme qui laisse une grande place à la pensée, à la discussion et à la contemplation du paysage.





Paysages :


Nous randonnons généralement sous le soleil sur des routes de terres bordées de champs d’orangers, de citronniers et d'oliviers. Arriérés dans la campagne turque, arriérés dans le temps, comme si le bruits des sabots rappelait une époque millénaire. Quelques fois nous prenons d’étroits sentiers en plein cœur des montagnes s’inclinant sur la mer. Ces sentiers sont beaucoup plus techniques : choisir les meilleurs passages pour les chevaux, faire attention aux rochers, aux branches qui pourraient abîmer les bagages ou pire déséquilibrer les chevaux. Mais ce sont aussi les plus beaux passages qui nous emmènent au coeur des pinèdes, à l’aplomb de falaises grandioses et ou nous prenons petit à petit conscience de la sûreté du pas des chevaux, de leur force impressionnante lorsqu’il saute un ruisseau ou traverse à la nage une rivière.

Nous avons donc d’abord quitté l’impressionnante plaine deltaïque de Dalaman, qui nous avait accueilli, pour maintenant randonner dans la région montagneuse de Dalyan. Nous traversons des paysages entre pinèdes et maquis où l’herbe déjà surpaturée par les chèvres se raréfie.





Relation interespèce :


Ça fait trois semaines que nous avons nos chevaux, pas ceux des autres qui nous laissent parfois les monter, nous en occuper… mais les nôtres. Nos trois chevaux, nous en avons la charge, la responsabilité. Nous devons nous en occuper du mieux qu’on puisse, nous essayons de les comprendre, de répondre à leur besoin, de les entraîner pour qu’ils répondent à nos besoins. Cette proximité avec le cheval est un nouvel espace à découvrir et à explorer. Rien à voir avec celle du chien, qui cherche toujours notre attention, qui est complètement lié à nous. Chaque jour la relation entre humain et cheval évolue. Alors qu’au début nous ne savions que faire mais essayions au mieux, maintenant nous commençons à comprendre quelques clés, quelques signes qui nous font comprendre leurs besoins ou leurs émotions comme le stress, la faim, la peur ou au contraire la tranquillité et l’écoute réciproque. Déjà plusieurs fois nous nous sommes arrêtés plusieurs jours, et lors de ces jours de repos, c’est l'occasion pour nous d'entraîner les chevaux aux premiers principes d’éthologies que l’on a appris. A obtenir leur écoute et parfois même leur confiance. Par exemple, alors qu’au début Koko prenait peur, à la limite de cabrer à chaque fois que nous lui barrions le chemin de notre bras, elle tend maitentant sa longe au maximum pour chercher notre compagnie (le signal de la main n’est plus une menace). Et puis, parmi les multiples exercices, nous leur avons appris à s’arrêter en même temps que nous, à respecter notre espace vital (notre bulle), nous avons essayé de les “longer” (c’est-à-dire les faire tourner en cercle au bout d’une longe pour les faire travailler, passer les allures) et chaque jour nous avons constaté des progrès malgré nos petites compétences en la matière. Maintenant nos chevaux forment à eux trois un petit troupeau, ils nous donnent leur pied sans rouspéter, connaissent l’heure du grain, et plusieurs fois j’ai même eu l’occasion de m’affaler contre Koko déjà allonger sans autre réaction qu’une tranquille mastication.

Cette relation interespéce qui en est encore à ses balbutiements est un monde à explorer et nous avons encore quelques mois de voyages avec Koko, Patate & Pap’s puis il y aura encore le voyage au Kirghizistan et en Mongolie. Et pourtant, déjà, je, ou même nous sentons un lien, un rapprochement inexprimable entre l'humain et le cheval.






L’accueil des gens :


Comment parler du voyage à cheval sans parler de l’accueil des gens ? Voilà à peine deux semaines que nous voyageons et pourtant déjà nous avons de multiples exemples.

Les simples passant à pied ou en voiture hallucinent, nous sourient, nous posent des questions, nous klaxonnent, nous demandent s’ils peuvent nous prendre en photos.

L’autre jour, alors que nous avons demandé pour dormir et faire pâturer les chevaux dans un champ en jachère, une dame nous a proposé la maison de sa mère inoccupée pour prendre une douche, faire la cuisine. Puis le lendemain, lorsqu’après avoir vu la météo et le temps qui se gâtait, elle nous proposa d’y rester dormir autant de temps que l’on voudrait. Nous y sommes restés cinq nuits. Cinq nuits à l’abri de la pluie et de l’orage, les chevaux, attachés en longue corde, pâturent l’herbe verte et grasse tantôt dans le champ tantôt sous les orangers pour se protéger du vent ou de la pluie. Lorsque nous sortons avec les chevaux, pour les entraîner, pour les faire paître ailleurs, une ribambelle de gamins nous assister, les tenaient en longe, leur donnaient le grain…

Et puis l’autre jour, nous faisions du stop, pour aller racheter du grain et nous réapprovisionner en ville, une dame, celle qui nous avait pris en stop, nous a donné, ou plutôt nous a obligé à accepter, de l’argent pour les chiens et les chevaux. Elle était au bord des larmes, trouvant magnifique qu’une aventure mêlent chevaux, chiens et humains.

Ca ne fait que deux semaines que nous avons commencé le voyage, et encore moins de temps si on prend en compte le nombre de jours assez incroyable où nous n’avons pas bougé pour tout plein de raisons, et pourtant, le fameux accueil du cavalier voyageur n’est plus à prouver !






Le bivouac :


16h30, c’est l’heure où commence la recherche du bivouac. On a environ 1h30 avant que le soleil se couche mais il y a un critère important : le pâturage. Et oui, les chevaux mangent la nuit, et ils ont chacun 12 mètre de corde entre eux et leur piquet, autrement dit chacun d’entre eux a besoin d’un cercle d’une aire de 450 m²… et c’est pas si simple à trouver une prairie en pleine nature à l’herbe grasse sans obstacle (comme un simple arbuste) où ils peuvent s'emmêler. Donc bien sûr ça n’arrive pas à chaque fois, parfois il faut les attacher plus court, les bouger avant de se coucher, dans la nuit, au réveil, ou bien acheter du foin au fermier du coin et le porter jusqu’au prochain bivouac.

N’empêche qu’une fois le spot repéré, le camp installé, comment expliquer la magie d’avoir un tipi, les chiens qui gambadent, les humains occupés à leurs occupations : chercher du bois, préparer le grain, faire à manger… (les photos parlent surement d’elles même). Et une fois que la nuit est tombée, un cercle d'humains se forme autour d’une bonne flambée en écoutant un podcast d’aventure (comme le nôtre par exemple !) ou de la musique, on entend les chiens qui lèchent le fond de leur gamelles, les chevaux qui finissent leurs grains ou qui s’allongent ou plutôt s'affalant sur le sol. Et les jambes joyeusement endoloris par la marche de la journée nous portent une dernière fois jusqu’au tipi d’où l’on écoute en s’endormant les bruits de la forêt ou des sabots claquants comme si nos chevaux dansait sur des claquettes.




Bonus !







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3 Comments


adeletnico
Feb 20, 2022

Bravo et merci pour tous vos récits magiques !! ça nous fait rêver, nous les petites françaises de la rando avec Nico... quel plaisir de vous lire !!! hâte d'avoir la suite. bises Adélaïde

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boisseletphilippe
boisseletphilippe
Feb 13, 2022

C'est sérieux votre randonnée, quel plaisir de voir vos chevaux aussi proches! On attend la deuxième partie avec impatience!

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Ripart Jacqueline
Ripart Jacqueline
Feb 13, 2022

Superbe récit de votre voyage avec les chevaux et toute cette belle équipée ! Bravo...

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