Janvier 2022, Steppe FM : A la recherche des chevaux et les galères en cours de route
Une semaine habituelle chez Ibrahim à s’occuper du ranch et des chevaux, à se réveiller dans le froid et à passer ses soirée autour du poêle. Sauf que cette semaine nous avons aussi chercher des chevaux à acheter pour les amener dans le Sud.
Nous sommes allés avec Akim et Marie chez un maquignon plusieurs jours d’affilés. C’est un des rares endroits dans la Cappadoce où ils vendent d’autres chevaux que les arabes qui sont bien trop chers pour nous. Mais il faut aussi admettre que c’est un peu la court des miracles… La majorité des chevaux ont un problème. Sur les cinq chevaux qu’il nous propose et qui sont dans notre budget il y a un borgne, qui a perdu son œil la semaine dernière, un boiteux, qui s’est fait taper l’épaule la veille, un jeune cheval pas réellement débourré qui essaie de mordre dès qu’on le touche, un hargneux qui attaque tout ses congénères, et un dernier qui marche très vite et ne respecte pas vraiment l’homme.
Bref, c’est surement pas la panacée mais faut admettre qu’ils sont vraiment pas cher. Pendant deux jours nous allons les voir, les faire marcher, vérifier qu’on peut prendre les sabots, et toute sorte de test pour voir leur comportement. Notre choix se porte petit à petit vers le nerveux qui respecte pas trop l’homme et le boiteux. Pour le premier c’est surtout un problème d’éducation qui devrait pas être trop compliqué à régler avec un peu de temps. Quant au second, nous prenons un risque mais il semble que la blessure à l’épaule est seulement musculaire et donc se résorberait rapidement.
Voilà, nous avions fait nos choix, nous avions trouver un transport bon marché la semaine dernière, tout semblait régler pour pouvoir partir dans le Sud. Sauf que …
L’essence a presque doublé de prix en une semaine et du coup le transport devient hors de prix (plus cher que les chevaux eux-mêmes) et au même moment Ibrahim a une urgence familiale à Istanbul et nous demande de rester pour s’occuper du ranch.
Branle-bas de combat, il nous faut un nouveau plan. Akim et Rico descendent en stop avec les trois chiens (nous n’avons pas le droit de les mettre dans les bus) et le minimum de bagage, Marie rentre en France quelques jour pour voir sa famille, et moi je reste chez Ibo avec toutes les affaires (et ça fait un sacré paquet) pour s’occuper du ranch. Je descendrai plus tard pour le retrouver.
Je passe donc une semaine au ranch. Il fait froid, il neige, il y a presque plus de bois pour le poêle et personne à des kilomètres à la ronde à part le voisin qui vient de temps à autre faire de la poterie. En parallèle, j’ai une mission : trouver des sous. En effet, on a récemment recalculer notre budget global avec le nouveau plan en Turquie et avec les informations récentes sur les prix des chevaux en Kirghizie et en Mongolie. Résultat, on s’est rendu compte qu’il nous manquerait des fond pour continuer l’aventure, même en diminuant notre montant journalier de 15 à 10€ par jour.
Mes journées sont donc rythmés par les chevaux, et par la coupe de bois pour maintenir un halo de chaleur. A part mes brèves sorties dans la neige et le vent, je travaille sur l’ordinateur à écrire de longs dossiers de candidatures, à répondre à des formulaires… Une semaine peu aventureuse mais seul. Enfin seul! Ca fait du bien de temps en temps.
Pendant ce temps là pour Aymeric…
Ibrahim dépose Akim, les trois chiens et moi à une station essence à la sortie de Nevshehir. Trois chiens et deux garçons pour faire du stop… ça risque d’être long. Etonnement on est pris rapidement. A peine rentré dans la voiture que le chauffeur sort un flingue. Drôle de manière d’expliquer qu’il est flic mais bon. Il nous emmène une cinquantaine de kilomètres plus loin et nous laisse devant le commissariat. Nous commençons à faire du stop au feu rouge, une ribambelle de gamin vient nous parler et commence à arrêter des voitures pour nous. La méthode marche, et on repart dans un camion sur 200 km. La nuit tombe et il pleut lorsqu’on se retrouve à nouveau dans une aire d’autoroute. On trouve une table de piquenique sous un auvent de bois qui n’est pas occupé par un groupe de camionneur. Les chiens se couchent sous la table, nous sur les bancs. Toute la nuit, l’eau ruissèle sur mes pieds non abrités. La nuit fut longue, toutes les heures un camionneur reprend la route et avertis tout le monde d’un coup de klaxon absolument pas délicat.
Nous avons continué vers le Sud. Globalement, on a eu froid et on était souvent trempé de la tête au pied. Plusieurs fois je les gens nous ont invité pour un repas. Même en temps de Covid et ayant peur des trois chiens, les turcs sont incroyablement hospitaliers. Nous avons fait d’une traite 500 km sur la côte, installés sous un monticule de couvertures dans un pickup. Je me suis retrouvé pendant deux heures dans le noir complet d’un conteneur avec les trois chiens.
Finalement nous sommes arrivés à Antalya et il fait beau, on y a retrouvé des amis François et Sandrine, des cyclo-voyageurs rencontrés en Cappadoce. Ils ont loué un appartement. On a pu passer une soirée et une nuit à l’abri.
Nous sommes sur la côte, nous campons sur la plage et il fait beau. Nous sommes à une centaine de kilomètres de notre objectif final. La température est plus que correcte et les paysages sont grandioses. Cette nouvelle aventure s’annonce bien !
Dans quelques jours Marie rentre de France, nous rejoindrons tous les deux Akim et Rico. Nous avons quelques pistes pour acheter des ânes.
Très bientôt nous formerons une jolie caravane en direction de l’Ouest.
D'abord le vélo, puis le stop, bientôt avec des chevaux... Il faut dire que vous ne choisissez pas la facilité hein... 😩
C est passionnant votre maniere de raconter . Quelle belle aventure! continuee de nous raconter votre periple