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  • Alexis Boisselet

Sur les terres du Sud de l'Anatolie


1 Octobre 2021, Steppe FM : Sur les terres du sud de l’Anatolie :


Nous sommes restés trois nuits à Selçuk. Et pour la seconde fois, grâce à Bekir qui nous l'avait offert à Bursa (un grand merci d’ailleurs !), nous avons dormi dans un hôtel à la suite d’une rude négociation pour le prix et le chien. Trois nuits et donc quatre jours qui nous ont permis de découvrir la jolie petite ville de Selçuk et ses alentours mais aussi et surtout les ruines d’Ephèse, l’une des plus grande cité gréco-romaine de l’Asie mineure.

Nous attendons Nezahat, une autre amie de Bekir, pour visiter les grandes ruines d’Ephèse. Pendant ce temps nous ne sommes pas en reste, la météo changeante alterne entre averse et orage sous lesquelles nous devons visiter la ville de Selçuk, le musée archéologique d’Ephèse et les ruines de la cathédrale Saint Jean. L’église a été détruite suite à un tremblement de terre et la visite des ruines permet de se rendre compte des impressionnantes dimensions de l’ancienne église. Les ruines sont comme un labyrinthe, on se retrouve souvent nez à nez avec d'énormes pans de roches sculptées.





Le jour où Nezahat vient nous chercher, il fait grand beau. Elle nous emmène en dehors de la ville pour prendre le petit déjeuner turque (pains, olives vertes et noires, fromage, miel… et bien sûr une carafe de thé) avant d’entrer sur le site d’Ephèse.

Ephèse était la capitale romaine de la province d’Asie, sa situation géographique, son port au croisement des grandes routes commerciales et la construction du temple d'Artémis (l’une des 7 merveilles du monde antique) expliquent son hégémonie.

Aujourd’hui il ne reste plus rien de cette merveille si ce n’est une pauvre colonne restaurée au ciment, en plein milieu d’un terrain vague, site que je me serais bien passé d’aller voir, surtout quand il pleut des cordes. En revanche, en ce qui concerne les ruines de la cité elle-même c’est magique. Toute la journée nous nous promenons dans l’antique ville romaine : nous visitons l’immense amphithéâtre, découvrons la façade parfaitement restaurée de la bibliothèque, nous nous baladons sur l’artère principale bordée de colonne entre les fontaines, les temples et l’agora. Nous nous perdons dans le labyrinthe des anciennes villas romaines où l’on s’étonne des exceptionnelles mosaïques où des graffitis vieux de 2000 ans !

Bref, nous passons cinq heures sous le soleil à s’imaginer comment était la cité il y a deux mille ans.





Notre dernière journée à Selçuk, nous la passons à déambuler dans la petite ville, à boire du thé en terrasse et à apprendre à jouer au Okey, un jeu turque de domino ressemblant au rami.

La chance est maintenant de notre côté car Nezahat a de la place dans sa voiture et repart dans la bonne direction pour nous. Avec elle nous faisons près de 400 km. Grâce à cela, il ne nous reste plus que 200 km à faire en 4 jours. Facile !


Le stop fonctionne bien, nous sommes invité à manger par l’un, à boire un thé ou une bière par l’autre et nous nous retrouvons finalement au point de rendez-vous à Beysehir avec une journée d’avance.





Nous campons près du lac. Après un magnifique couché de soleil, la température chute rapidement. Nous allumons un gros feu et pensons à la rando à venir. Nous allons traverser une partie de l'Anatolie : du lac Beysehir à Antalya en accompagnant une randonnée équestre. On ne sait pas du tout ce que ça va donner mais ça a l’air cool !


Le lendemain vers 14h nous retrouvons Yusuf et Gokan. Yusuf est chargé de l’intendance et Gokan de la cuisine lors de la randonnée. Il nous explique que notre job consiste à les aider et à s’occuper de l’orientation lors des trajets en voiture. On s’imagine déjà une semaine plutôt tranquille à converser tranquillement avec eux !

Une demi-heure plus tard arrive Nico et Ibrahim, Nico est l’organisateur de la randonnée et Ibrahim “le cowboy” ,aussi guide, est là pour apprendre l'itinéraire pour les prochaines fois.

Enfin le camion transportant les chevaux arrive. On attache les six chevaux arabes aux piquets et commençons à monter le camp. La rando commence... !





Réveil 7h30, le soleil n’est pas encore levé et la température est basse. On souffle sur les braises de la veille pour raviver le feu et mettre de l’eau à chauffer pour le café. Nous aidons Gokan à préparer le petit déjeuner puis les clients arrivent avec Nico. Quatre françaises, parisiennes d’origine qui se connaissent depuis la fac. Elles sont drôles et sympa et ont l’air d’être là pour passer des vacances entre copines.

Top départ, Nico et Ibrahim ont attribué les chevaux et ont terminé de seller tout le monde. Ils partent en premier. Nous rangeons rapidement le camp et je monte dans la première voiture avec Gokan pour m’occuper de l’orientation. Une trentaine de kilomètres plus long, toujours le long du lac, nous nous arrêtons pour préparer le picnique. Apparemment, nous n’avons pas la même définition de picnique. J’imaginais quelques sandwichs et voilà que nous mettons en place une magnifique table avec vue sur le lac. Puis il faut allumer le feu pour le thé, un autre pour faire cuire la viande au barbecue et remplir des bassines d’eau pour les chevaux. Le tout prend à nous quatre une bonne heure de préparation ! Bon il faut admettre que le résultat est carrément canon !





L’équipe cheval repart après manger. Il nous reste encore à faire chauffer de l’eau pour la vaisselle dont Aymeric et moi se chargeons. Il faut ensuite faire une partie de Tetris pour tout rentrer dans les remorques avant de se remettre en route. A nouveau je monte dans la jeep et me charge de l’itinéraire. Une heure plus tard, après une route tortueuse, caillouteuse et splendide nous arrivons au lieu du premier bivouac : de l’autre côté d’une rivière asséchée une prairie entourée par le flanc des montagnes où poussent des conifères.

Il nous faut plus de deux heures trente pour installer le bivouac. Il faut d’abord mettre la grande tente qui sert de salle à manger et cuisine, puis installer la table, les chaises, monter un tipi qui sert de chambre aux clients et deux autres petites tentes pour la douche et les toilettes. Il faut aussi faire un feu pour cuisiner et chauffer l’eau pour la douche, il faut une sacré quantité de bois à brûler pour faire tout ça. Puis nous aidons Gokan à cuisiner, Yusuf à installer les piquets des chevaux, les bassines d’eau et de nourritures pour la nuit. Nous terminons à peine que les clientes arrivent. On prépare un apéritif le temps qu’elles aient toutes le temps de se doucher puis nous nous mettons à table. On aide à servir les plats. Les discussions autour du cheval vont bon train et le repas est excellent ! On s’occupe de faire chauffer encore un peu d’eau pour la vaisselle dont on se charge puis tout le monde se retrouve autour du feu pour regarder le film de la journée déjà monté par Nico (le résultat est incroyable, il filme les plus beaux passages à la gopro et au drone, et le rendu est dingue!) et discuter jusqu’à l’heure d’aller se coucher.





Le lendemain matin, rebelote. On se lève autour de 7h, ravivons le feu et préparons le petit déjeuner…

Pendant les sept jours que dure la randonnée, nous conservons le même schéma. Contrairement à ce qu’on imaginait nos journées sont sacrément remplies. Le seul temps que nous avons réellement pour nous est le soir autour du feu, une fois la vaisselle faite. Nous nous rapprochons au fil des jours de nos deux acolytes Gokan et Yusuf. Même si ce dernier ne parle ni français ni anglais nous partageons tous les quatre de super moments à boire une bière avant que les clients arrivent ou à galérer sur les chemins presque impraticables.

La route que nous suivons est fantastique. Nous nous perdons dans l’espace déchiqueté des hautes montagnes, suivons de verte vallées où coulent un ruisseau, serpentons à travers des labyrinthes rocheux, roulons à flanc de falaise. Les bivouacs aussi sont incroyables, ils ont souvent une vue imprenable sur un pic au loin ou une chaîne de montagne surtout ils sont paumés au milieu de nulle part.





Alors que nous commençons à nous habituer à dormir en camping plus que luxueux (à ce stade là c’est plus confortable qu’un hôtel!) la randonnée touche à sa fin. Nous arrivons finalement à la plage après avoir parcouru 250 km et plusieurs massifs. Nous préparons un dernier goûter qui marque la fin de la semaine. Les clientes repartent à Antalya. Nous dormons une dernière nuit en camping sur la plage et le lendemain un camion arrive pour transporter les chevaux. Nous chargeons une dernière fois les voitures et prenons la route derrière le camion en direction de la Cappadoce !

A mi-chemin, l’une des voitures rend l’âme et nous terminons le trajet, serrés et ankylosés, jusqu’au ranch de Nico.





Nous arrivons en pleine nuit, nous ne voyons rien de la région et à peine les chevaux. En revanche, nous entrons dans sa maison creusée dans la roche…

Tout ce qu’on peut dire… C’est que ça promet !


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