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  • Alexis Boisselet
  • 30 sept. 2021

Adieu l'Europe, Septembre 2021, Steppe FM :


La dernière semaine au jardin passe rapidement, nous avons mille choses à faire : finir les plantations et l’arrosage, réparer les vélos qui grincent de partout, retrouver nos affaires éparpillées sur tout le terrain et planifier l’itinéraire.

Nous partons finalement le 15 septembre après un dernier déjeuner avec Georgio. Nous nous donnons 15 jours pour arriver à Istanbul, au programme : 650 km, 6500 mètres de dénivelé positif et une frontière à passer.





Alors que nous filons sur les dix premiers kilomètres, la route commence à monter… Nous quittons la côte pour nous enfoncer dans les montagnes. Je crois qu’en un mois nos muscles ont complètement fondu. C’est horriblement dur ! On se traîne. On doit faire du 3 km/h sur une route à 6% à peine. A la première pause, trempés de sueur, on éclate de rire : A-t-on vraiment rouler jusqu’ici avec des vélos aussi pourris et aussi lourds ? On reprend la montée, nos jambes tremblent, à chaque coup de pédale je nous maudit de transporter autant. Ce serait tellement plus simple de voyager en ultraléger !

Trois heures plus tard, la nuit tombe, nous nous arrêtons dans un champ où un cheval broute tranquillement et nous montons le camp au soleil couchant. Nous avons fait 30 km, nous sommes en retard sur notre programme, et ce dès le premier jour. D’un autre côté, le tipi fait face aux montagnes rougeoyantes, nous cuisinons au feu et la nuit tombée, nous nous accordons le luxe de regarder un film en pleine nature.





Les jours passant c’est de plus en plus simple. Nos muscles se reforment, les paysages sont grandioses, les bivouacs aussi et à part quelques problèmes de crevaisons (avec une jolie moyenne de trois par jours) nous rattrapons notre retard et roulons une cinquantaine de kilomètres par jour. Notre quotidien est rythmé par les roues crevées. On se décide enfin à renforcer les pneus des vélos avec une gaine de kevlar fixée à l’intérieur du pneu. Depuis ce jour, notre quotidien est rythmé par les roues crevées... des carrioles… Ce qui est quand même un peu mieux.





Finalement, après une semaine sur la route, de nombreux bivouacs en bord de mer, quelques bières offertes par des locaux et une super soirée passée à débattre avec une gréco-française de la différence entre le féminisme radicale et le féminisme libérale nous arrivons en vu d’Alexandropouli : dernière ville avant la frontière turque.

Il ne reste plus qu’une belle descente pour y arriver mais la nuit nous rattrape plus tôt que prévu. On décide tout de même de descendre pour trouver notre bivouac. Je file derrière Rico et sa carriole grinçante, une drôle d’odeur de caoutchouc brûlé me monte au nez et soudain CRACK… Je suis arrêté net, j’aperçois Rico qui file au loin avant de me retourner et de voir, coupées en deux, ma carriole gisant au milieu de la route.

Mauvaise soirée en perspective. La nuit est tombée, Rico est revenu et nous regardons stupidement les deux morceaux de carrioles. Les bagages ont été épargnés, on les répartis comme on peut entre nos vélos et la carriole restante et réassemblons l’autre avec des zips. A vide, ça semble tenir. On repart, les frontales éclairent la route. Nous n’avons pas d’eau, un vent violent nous arrive en pleine face. Nous longeons des résidences secondaires inoccupées. Finalement, bataillant contre le vent, nous trouvons une maison éclairée. On s’arrête pour demander de l’eau. Il n’y a pas de sonnette, j’ouvre le portail et traverse le jardin en ayant l’impression de n’avoir rien à faire ici, les graviers crissent sous mes pas. Je toque sur la baie vitrée, un homme sort…

Et en fait, il est adorable, il nous offre deux bouteilles d’eau et nous propose de camper dans le jardin ! Le lendemain, sa femme et lui nous réveille pour nous inviter à prendre le petit déjeuner. Ils vivent en Allemagne, lui est Iraquien, elle est Syrienne, ils sont en vacance ici et nous offrent le meilleur petit dej que nous ayons eu depuis bien longtemps !





Nous passons une demi journée à Alexandroupoli à essayer de ressouder la carriole. Je parcours toute la ville allant de garage en garage. Ils refusent tous. Je rejoins Rico et nous décidons d’abandonner la carriole. On va se débrouiller sans pour les 300 km restants. Nous dormons dans un champ à quelques kilomètres de la Turquie.



Nous arrivons à la frontière tant redoutée : nous sortons de l’espace Schengen et nous quittons l’Europe. On s’attend à galérer, à devoir négocier pour passer avec le chien. Une file de camions de plusieurs kilomètres nous fait pressentir le pire. Rien de tout cela, nous quittons la Grèce sans aucun problème. Côté turque c’est la même chose, nous passons trois barrages sous trois énormes arches sans aucun souci. Il ne nous demande même pas les papiers du chien.


Ça y est, nous sommes en Turquie, l’eau est rarement potable, la route s’est transformée en une 4 voies entourée d’immenses champs de monoculture et les gens sont adorables. Nous avons 7 jours pour rejoindre Istanbul située à 300 km. Il n’y a pas grand chose à raconter sur les six premiers jours. Nous roulons sur la bande d’arrêt d’urgence d’une quatre voies. Le trafic est peu intense et les voitures ne vont pas très vite. Les collines se succèdent, les bivouacs à quelques mètres de notre autoroute aussi. Les gens nous invitent à boire du thé avec eux, nous offrent des fruits et des légumes, nous font des signes d’encouragements quand ils nous dépassent.





Nous arrivons dans l’agglomération autour d’Istanbul, il nous reste 90 km avant d’arriver à notre logement. Le trafic est de plus en plus intense, la bande d’arrêt d’urgence s’affine jusqu’à disparaître, des camions crachant de gros nuages noirs nous frôlent en nous dépassant. On décide de passer par les petites routes, qui rajoute de la distance et du dénivelé mais sont beaucoup moins dangereuses. Mon porte-bagage arrière, surchargée, casse une première fois. Nous poussons le vélo sur 100 mètres et trouvons un garagiste qui nous le ressoude en trois minutes. C’est reparti.

Il est 16h, nous traversons un premier pont, nous sommes officiellement à Istanbul ! Sauf qu’il nous reste 60 km avant d’arriver… Une grosse montée plus tard et nous sommes en pleine ville ou plutôt en pleine capitale. Il n’y a plus de petites routes mais des artères gigantesques et des embouteillages. On se lance dans un trafic ultra dense. Nous roulons, heureusement en descente, sur une 10 voies. On a mis toutes les lumières possibles en mode clignotant. On fait des pauses toutes les dix minutes pour faire redescendre l’adrénaline. Les voitures klaxonnent, les camions et les bus nous frôlent. On a les mains crispées sur les freins. Mon porte bagage casse à nouveau… On transfère les affaires comme on peut et continuons.

Finalement on trouve un terrain vague en pleine ville où nous nous arrêtons pour la nuit. Un gardien vient nous voir, nous sommes persuadés qu’il va nous virer d’ici sauf qu’on en peut plus et il n’y a aucun autre endroit où dormir. Il ne parle pas un mot d’anglais, il ramène son ami et nous comprenons qu’il nous propose de dormir sous un arbre à l'abri et nous demande si nous voulons du thé !

Après cette courte nuit nous revoilà dans cet enfer urbain. Nous roulons les quarante derniers kilomètres en slalomant entre les voitures en descente et sur le trottoir en montée. Nous arrivons enfin chez Murat qui nous loge cette semaine. Ce soir nous avons une douche chaude, dont nous avons bien besoin, et dormons dans un lit !





C’est la fin d’un épisode. Nous sommes arrivés à Istanbul, aux portes de l’Asie, avec nos vélos à 30€. Mission accomplie. Après 3500 km, 3 mois et demi de voyages, 2 mois et demi de projets de souveraineté alimentaire , 102 bivouacs différents, une cinquantaine de crevaisons et une multitude de rencontres inoubliables, nous avons terminé le voyage… à vélo !


Car dans une semaine à peine nous quittons Istanbul direction les Cappadoce ! Nous avons trouvé un plan en or : accompagné deux randonnées équestres pour aider sur la logistiques avant de passer plusieurs semaines à s’occuper des chevaux. Cette fois nous voulons expérimenter le stop avec un gros chien : plus qu’à trouver un joli déguisement pour Jehol pour le faire ressembler à gentil chien inoffensif (ce qu’il est même s’il n’a pas la gueule de l'emploi) !


Une oliveraie perdue au bord de la méditerranée, Août 2021, Steppe FM :


Nous sommes arrivés au jardin le 2 Aôut, en plein après-midi caniculaire. Nous avons passé les jours précédents à rouler tranquillement le long du golf thermaïque.





Nous sommes arrivés d’abord au magasin de Georgio, nous faisons connaissance avec lui : C’est un grec d’une quarantaine d'années avec un accent à couper au couteau. Il a commencé le jardinage pendant la crise grecque et c’est devenu sa passion (Notre premier podcast interview à propos de son histoire sortira prochainement).

Puis il nous emmène au jardin, à environ 5 km du village de Psakoudia, pour y aller nous suivons sa petite Saxo blanche sur les routes sablonneuses.


Nous arrivons au jardin. Et c’est canon ! Il est à moins d’un kilomètre de la mer. C’est une oliveraie d'environ quarante arbres. Il y a une petite bicoque en brique avec des trous en guise de fenêtre dans un coin, avec à l’intérieur une tente et des plaques au gaz pour cuisiner. A côté il y a des toilettes qui ressemblent à une cabine d’essayage des années 30, un évier pour la vaisselle et surtout une douche extérieure.

On plante notre tipi dans le fond du jardin là où l'herbe est jaunis par la chaleur. On rajoute même une petite couche de paille sous la bâche de sol pour un maximum de confort !





On dîne tous les trois. Georgio gère à la fois son magasin de légumes (ouvert 7 jours sur 7 de 8h à 21h) et le jardin. Il galère un peu à tout faire tout seul et semble bien content qu’on soit là. En discutant, notamment des projets déjà faits, on se rend compte qu’il commence à nous faire confiance pour s’occuper des tâches quotidiennes (arrosage, récolte, attache de tomate, gestion des poules…) et surtout que l’on va pouvoir prendre des initiatives pour la partie non cultivée de sa petite exploitation. Bref, on a le champ libre pour créer de nouvelles zones de cultures, réaliser des Low Techs…

Georgio s’en va chercher deux jeunes espagnoles qui seront aussi volontaires au jardin.

Une heure plus tard, les deux filles arrivent. Elles sont un peu en décalage avec nous : très jeunes, bien habillées et avec des énormes valises à roulettes : c’est la première fois qu’elles quittent leur pays natal. On essaie de faire connaissance en buvant une bière. Et c’est pas facile ! L’une ne bois pas d’alcool, ne parle pas très bien anglais (à vrai dire ne parle pas beaucoup en général, même en espagnol), l’autre, est bien moins timide, parle un très bon anglais mais semble brimée par son amie.


Nous passons les deux semaines à alterner travail au jardin quand la chaleur est supportable (tôt le matin et tard l’après-midi) et à vaquer à nos occupations en milieux de journée : café au village pour travailler sur nos podcasts avec l’ordinateur, préparer la suite du voyage, contempler les éclairs des orages secs, mer et plage, sieste et lecture à l’ombre d’un des oliviers. Bref, il y a pire comme conditions de travail même si le soleil est impitoyable.

Nous essayons d’intégrer les filles et même si je m’entend de mieux en mieux avec l’une, c’est peine perdue avec l’autre. Nous passons aussi quelques soirées mémorables à discuter avec Georgio autour d’une bouteille de vin locale agrémenté de Tsipouro (eau de vie grecque à base de raisin que l’on produit directement avec les grappes du jardin).

Nous nous couchons généralement tard, car dans cette fournaise, le plus agréable est la nuit surtout quand on a un jeu de carte et quelques bières fraîches.





Finalement, les deux semaines passent très rapidement, les semis de haricots et de courges commencent à peine à sortir que les filles repartent déjà. En une journée nous terminons les objectifs que nous nous étions fixés. Et après une dernière soirée crêpe avec Georgio et sa famille, Rico s’en va pour la France et le mariage de sa sœur aînée. Mes parents me rejoignent deux jours plus tard pour ce qui sera une grosse semaine de repos.


Suite à ces deux semaines passées avec ma famille à dormir dans un lit, manger au restaurant, débattre d’écoféminisme avec ma soeur, dormir dans le tipi au milieu de nul part en famille et surtout à se reposer à la plage, je suis de retour au jardin de Georgio avec le chien comme compagnie. J’avais presque oublié cet agréable poids qu’est la solitude.

En attendant les quelques jours avant l’arrivée de Rico, il y a beaucoup à faire (récolte des raisins entre autres) d’autant plus que je me rends compte qu’une grande partie de nos semis en pleine terre ont été étouffés par les mauvaises herbes.


Rico de retour, nous nous donnons une semaine pour terminer les plantations sur les nouvelles planches, construire encore deux ou trois améliorations sur le terrain et surtout pour préparer notre itinéraire et notre prochain arrêt qui sera pour sûr en Turquie !


  • Alexis Boisselet
  • 1 août 2021

Steppe FM, Juillet 2021, 1200 km à travers les Balkans :



Après ces derniers jours en Croatie, au bord de la rivière Korana, nous filons vers la Bosnie Herzégovine. La frontière ne pose aucun problème et nous gagnons la grande ville de Bihac dans l’après-midi.


Le paysage culturel a bien changé, les églises sont remplacées par les mosquées, quelques femmes portent le voile, nous sommes dans une région musulmane. Il y a de nombreux réfugiés syriens en ville et sur la route où nous roulons. Au bout d'une quinzaine de kilomètres nous nous arrêtons, un petit vieux nous propose, avec des gestes car nous n’avons plus de langage commun, de planter la tente au bord du fleuve dans son jardin. Il nous propose aussi de regarder un match de foot de l’Euro. Pendant le match nous apprenons qu’il était joueur de foot professionnel de Yougoslavie. Il jouait pour Sarajevo et a même rencontré le PSG !

Pendant une douzaine de jours, nous roulons en Bosnie. La chaleur, autour de 40°C, est à la limite du supportable. Nous roulons très tôt le matin ou en fin d’après-midi. Au milieu, on fait de longues pauses, généralement à l’ombre d’un arbre ou dans un café. C’est un pays fantastique, la culture (musulmane, orthodoxe et catholique) évolue tous les 50 km, les paysages s’enchainent, nous passons de régions montagneuses parsemées de “trous” parfaitement circulaires formées par l’érosion du calcaire. Puis nous roulons sur des plateaux désertiques tout à fait plat sur des dizaines de kilomètres où l’eau est rare et l’herbe rachitique. Tous les jours nous montons au moins 600 mètres de dénivelés que l’on redescend presque aussitôt. Nous croisons des chevaux semi-sauvages, dormons près de lacs ou de rivières asséchées, visitons Mostar en négociant un chambre de bonne pour nous et les vélos et faisons une multitude de rencontres.



Un soir, nous prétendons être Belge pour voir un match de l’Euro. Nous sommes dans une ferme, il n’y a rien à 10 km à la ronde, dans la pièce au papier peint viellit on assiste à la défaite de la Belgique alors que le vieil homme qui nous a accueilli ronfle sur le canapé et que sa sa femme remue du fromage frais dans une immense casserole. Nous nous éclipsons en finissant l’immanquable verre de schnaps, plantons le tipi face au lac sous la lune : il y en a marre de perdre que l’on soit Belge ou Français.


Suite à une grosse journée, dont la moitié consistait à pousser les vélos sur des chemins impraticables, des locaux nous invite à la table d’un café (ils ne doivent pas voir beaucoup de voyageurs par ici…) puis à venir dîner chez eux dans la ville de Seroki Brijeg. Nous sommes accueillis par toute la famille et quelques-uns de leurs amis, l’un d’eux parle français, pour un apéro et un énorme repas. Grâce à Dragar et sa famille, nous dormons dans un lit, lavons nos affaires et apprenons l’histoire de la Bosnie-Herzégovine. Le lendemain, alors que c’est dimanche, Dragar nous ouvre son salon de coiffure. Ils nous ont “remis à neuf” en 24 heures, et nous avons des coupes de cheveux à rendre jaloux Griezmann !





Une dernière grosse montée en fin d’après-midi et nous voilà au Monténégro. Nous avons choisi de passer par la côte pour éviter au maximum le dénivelé. Alors que tout avait bien commencé, la descente vers la mer est splendide et nous filons sur une quinzaine de kilomètres sans aucun effort, nous nous retrouvons en plein dans une ville balnéaire. Le soir tombe, il y a beaucoup de trafic, des hôtels et des restaurants partout. Nous zigzaguons entre les touristes en maillots de bain, les plages privées et les casinos pour finalement trouver un terrain vague en pleine ville où planter le tipi.

Le lendemain, après s’être fait virer d’un café car nous ne consommons pas assez, on continue sur la côte. L’intérieur du pays a l’air très beau ce qui n’est pas le cas de la côte sur-aménagée pour le tourisme. Finalement ce n’est pas si plat que ça, même en bord de mer. Malgré la chaleur nous faisons de grosses journées et profitons de la mer aux heures les plus chaudes. En deux jours et demi, nous sommes à la frontière Albanaise. Cette fois nous passerons par les terres.


Nous passons les deux premières nuits dans la seconde ville du pays : Shkoder. Nous sommes hébergés par un couple d’américains d’une soixantaine d’années. Ils vivent ici la moitié de l’année… entre deux voyages à vélo !

La réputation du pays que nous connaissons n’est pas fondée, les albannais sont très accueillants : plusieurs fois on nous propose à boire et à manger. Une fois, alors que nous dormions, le tipi au bord de la route, nous sommes réveillés par toute une famille nous apportant du fromage de chèvre, une demi pastèque et, inévitablement, une petite bouteille de schnaps (qui s’appelle désormais raki).



Dans l’est de l’Albanie, en s’approchant de la Macédoine du Nord, le ciel est gris, c’est la première fois depuis plus d’un mois. Nous déchantons vite de la fraîcheur apportée par les nuages quand il se met à pleuvoir. Pas une petite averse. Il pleut, il grêle, en quelques minutes nous sommes trempés jusqu’aux os. La route se change en torrent boueux et il est impossible de voir à 10 mètres. On s’abrite dans un minuscule café où ils sont obligés d’écoper car l’eau s’infiltre de partout. Finalement, la pluie se calmant un peu, nous repartons nos habits gorgés d’eau. On demande l’hospitalité à une famille. Il nous accueille avec plaisir malgré la communication difficile (seul le grand-père parle quelques mots d’Italien). Dans leur maison en construction nous avons une pièce pour nous, nous pouvons faire sécher nos habits. La nuit arrivée, ils nous invitent à boire du café, Rico, mal aigue au ventre et à la tête, décline. Je me retrouve dans le salon avec toute la famille. Différence culturelle. Seul le doyen et moi sommes assis devant une table et buvons du café. Les autres membres de la famille nous regardent discuter, ils m’offrent du café à peine ma tasse terminée et des cigarettes dès que j’en éteins une.

Le lendemain, nous prenons le petit déjeuner avec toute la famille, nous déclinons leur propositions de nous héberger encore une nuit et arrivons le soir même en Macédoine du Nord.




Nous passons trois nuits en Macédoine, juste le temps de faire le tour de l’immense lac d'Ohrid et de descendre vers la Grèce. Trois nuits et trois étranges bivouacs : le premier à côté du lac touristique, nous campons dans un carrière à ciel ouvert, le second à une dizaine de mètres de “l’autoroute A3” où nous roulons, rattrapés par la nuit. Pour le troisième bivouac, dans la seconde ville du pays Bitola, nous montons le camp derrière un amphithéâtre restauré d’où s'échappent les solos de guitare du plus gros groupe de rock Macédonien (Leb i Sol). Ils nous ont laissé assister au concert gratuitement, notre premier concert depuis la pandémie !

Ça y est, nous sommes en Grèce. A part une heure passée à remplir le formulaire d'entrée, nous n’avons pas eu de soucis à la frontière. Il n’y a presque plus de relief ça aurait été facile de rouler si la chaleur n’était pas aussi forte. On cuit entre 9h et 17h. Le premier soir, nous nous installons près d’un lac d’altitude. Le lieux est magique, nous décidons d’y rester deux nuits. Le feu flambe haut et fort quand la pleine lune se lève à l’horizon, d’abord orangée elle se teinte d’argent au cours de la nuit éclairant le camp sous les étoiles, le tipi fièrement dressée vers le ciel. Baignade lunaire dans l’eau tiède du lac.

Le jour suivant nous partageons notre fabuleux endroit avec un cyclotouriste hongrois rencontré en allant faire les courses. En souvenir, il nous offre une magnifique hache… juste de quoi compliquer la prochaine frontière !





Heureusement que la route est plate car il fait toujours très chaud, lors des autres bivouacs nous sommes envahis par les moustiques, à tel point que dormir devient un rêve… Un matin nous retrouvons 7 de nos huit roues crevées par des coques épineuses dissimulées dans l’herbe. Nous perdons une journée à réparer les chambres à air en plein cagnard. Nous n’avons plus de rustines, plus de colles… Au bout de 7h, après un tour au magasin de vélos nous pouvons repartir, mais le soleil se couche déjà.

Arrivés en début de soirée à Thessalonique nous passons la nuit à déambuler sur l’immense promenade longeant la mer Egée avant de s’endormir dans un parc en plein cœur de la ville. Nous passons la journée suivante à visiter la cité, écrasés par la chaleur. Le centre est joli et les marchés grandioses.





Nous continuons au Sud-Est, en direction des trois doigts de la Macédoine Centrale. Nous sommes à une vingtaine de kilomètres d’un nouveau chapitre.

Le pays hellénique marque la fin de la première partie du voyage. En effet, nous nous arrêterons au Sud de Thessalonique pour au moins un mois. Deux semaines dans un projet de ferme familiale puis deux autres semaines pour que Rico rentre en France par le train pour assister au mariage de sa sœur et me rejoigne à nouveau. De mon côté, je vais passer ces deux semaines à visiter la région avec ma famille qui me rejoignent en voiture et Jehol.



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