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  • Alexis Boisselet
  • 15 nov. 2021

Dernière mise à jour : 30 déc. 2021


Kapadokya Ranch, 15 Novembre 2021, Steppe FM



Ça fait déjà deux semaines que nous sommes arrivés au Kapadokya Ranch. Nous sommes en plein cœur de la Turquie, perdus entre trois villages des Cappadoce. Nico, Hélène et leur fils de six ans Pablo nous accueillent ici en échange d’aider au bon fonctionnement de la ferme.


Le lieux est incroyable. Nous sommes logés dans un bungalow au milieu des chevaux, lesquels se baladent tranquillement entre les affleurements de tuf volcanique. Une centaine de mètres plus loin on tombe sur une chèvrerie d’une quinzaine de bêtes, et juste à côté un poulailler pour les oies et les poules. Enfin il y a la terrasse qui mène directement à la maison d’Hélène et Nico. La maison est creusée dans un immense rocher. On peut y entrer par la sellerie, une salle en forme d’arbre taillée dans la roche ou repose des dizaines de selles. Plus loin on arrive dans le salon-cuisine : une immense pièce où les piliers se mêlent au plafond pour former un entrelacement de liane. La maison compte deux autres étages. Tout en haut il y a une autre porte où l’on peut sortir directement dehors grâce à la topographie du terrain. Bref cette grotte-maison est fantastique, on se croirait chez un peuple mi-elf mi-nain dans un univers imaginaire.





Nico et Hélène sont deux voyageurs à cheval. Nico s’est installé en Cappadoce il y a plus de 15 ans et Hélène l’a rejoint quelques années plus tard après avoir travaillé en tant que guide équestre en Mongolie et en Afghanistan. Autant dire qu’entre Nico, Hélène et leurs 22 chevaux nous sommes plutôt bien entourés pour continuer la préparation de notre future expédition à cheval.

Nous sommes arrivés en novembre, la fin de la saison de travail pour les chevaux. Du coup, lors de notre première semaine ici, il a fallu déferrer tous les chevaux. Nous avions eu la chance de l’avoir déjà fait mais seulement une seule fois et c’était il y a plus d’un an à Toulon avec le maréchal ferrant Jean-Marie. Tous les matins, alors que les chevaux mangeaient, nous avons pu nous entraîner. Au départ nous mettions plus d’une heure trente par cheval, en faisant de nombreuses pauses pour reposer nos jambes qui doivent maintenir le sabot du cheval tout en restant dans la position de la chaise. Nous finissions en sueur, les jambes tremblantes. Heureusement, chaque jour nous progressions. A la fin de la semaine nous pouvions déferrer et parer (c’est-à-dire aplanir et assainir le sabot) en une vingtaine de minutes.

En parallèle de cela, il y a tout le quotidien de la ferme que nous faisons avec leur employé Rifat : nourrir et prendre soin des chevaux, des chèvres, des volailles, des chiens et des chats. L’après-midi il faut emmener paître les chevaux quelques kilomètres plus loin et aller les rechercher à la nuit tombante. Et puis il y a toujours de nouveaux projets : creuser une mare pour les oies, camoufler et protéger les serres-tunnel, qui servent à stocker la paille, le grain et le foin, avec un mélange de d’argile, de paille et de crottin séché…


Bien que les journées soient bien remplies nous trouvons parfois le temps d’une après-midi pour aller visiter cette fabuleuse région. Pour l’instant nous avons visité quatre vallées : Nico nous dépose en voiture à quelques kilomètres du Ranch et nous rentrons par les vallées et les canyons creusés par l’érosion. Ces randonnées sont géniales. En plus du fabuleux spectacle de la nature, des différentes teintes de roches, des impensables formes des falaises érodées et de l’absence complète de touriste il y a les nombreuses habitations troglodytes. La plupart de ces lieux sont abandonnés, on peut donc, munie d’une lampe frontale, plonger à l’intérieur de la roche, ramper sous des tonnes de pierre, escalader des échelles creusées dans le mur pour finalement se relever dans les vastes salles d’un pigeonnier surplombant la vallée en contrebas.







Au ranch il y a aussi toute une vie sociale. Nous rencontrons de nouvelles personnes, amis d’Hélène et Nico. Nous retrouvons souvent nos amis turques avec qui nous avons fait la logistique de la randonnée pour de longues soirées à boire le vin qu'ils produisent et à jouer de la musique, nous discutons de voyages et de chevaux avec Hélène et Nico et jouons avec le petit Pablo. Les repas que nous préparons tous plus ou moins à tour de rôle sont généralement super bons, la plupart des produits (légumes, fromages, viandes…) proviennent directement de la ferme.





Bref, après deux semaines de vie ici, on est loin de s’ennuyer, il y a toujours mille choses à faire et depuis quelques jours Hélène, Nico et Pablo sont partis en vacances... Nous avons donc, avec Rifat, la charge de la ferme et des chevaux pour nous entraîner à monter ! [à suivre]


  • Alexis Boisselet
  • 2 nov. 2021

1 Octobre 2021, Steppe FM : Sur les terres du sud de l’Anatolie :


Nous sommes restés trois nuits à Selçuk. Et pour la seconde fois, grâce à Bekir qui nous l'avait offert à Bursa (un grand merci d’ailleurs !), nous avons dormi dans un hôtel à la suite d’une rude négociation pour le prix et le chien. Trois nuits et donc quatre jours qui nous ont permis de découvrir la jolie petite ville de Selçuk et ses alentours mais aussi et surtout les ruines d’Ephèse, l’une des plus grande cité gréco-romaine de l’Asie mineure.

Nous attendons Nezahat, une autre amie de Bekir, pour visiter les grandes ruines d’Ephèse. Pendant ce temps nous ne sommes pas en reste, la météo changeante alterne entre averse et orage sous lesquelles nous devons visiter la ville de Selçuk, le musée archéologique d’Ephèse et les ruines de la cathédrale Saint Jean. L’église a été détruite suite à un tremblement de terre et la visite des ruines permet de se rendre compte des impressionnantes dimensions de l’ancienne église. Les ruines sont comme un labyrinthe, on se retrouve souvent nez à nez avec d'énormes pans de roches sculptées.





Le jour où Nezahat vient nous chercher, il fait grand beau. Elle nous emmène en dehors de la ville pour prendre le petit déjeuner turque (pains, olives vertes et noires, fromage, miel… et bien sûr une carafe de thé) avant d’entrer sur le site d’Ephèse.

Ephèse était la capitale romaine de la province d’Asie, sa situation géographique, son port au croisement des grandes routes commerciales et la construction du temple d'Artémis (l’une des 7 merveilles du monde antique) expliquent son hégémonie.

Aujourd’hui il ne reste plus rien de cette merveille si ce n’est une pauvre colonne restaurée au ciment, en plein milieu d’un terrain vague, site que je me serais bien passé d’aller voir, surtout quand il pleut des cordes. En revanche, en ce qui concerne les ruines de la cité elle-même c’est magique. Toute la journée nous nous promenons dans l’antique ville romaine : nous visitons l’immense amphithéâtre, découvrons la façade parfaitement restaurée de la bibliothèque, nous nous baladons sur l’artère principale bordée de colonne entre les fontaines, les temples et l’agora. Nous nous perdons dans le labyrinthe des anciennes villas romaines où l’on s’étonne des exceptionnelles mosaïques où des graffitis vieux de 2000 ans !

Bref, nous passons cinq heures sous le soleil à s’imaginer comment était la cité il y a deux mille ans.





Notre dernière journée à Selçuk, nous la passons à déambuler dans la petite ville, à boire du thé en terrasse et à apprendre à jouer au Okey, un jeu turque de domino ressemblant au rami.

La chance est maintenant de notre côté car Nezahat a de la place dans sa voiture et repart dans la bonne direction pour nous. Avec elle nous faisons près de 400 km. Grâce à cela, il ne nous reste plus que 200 km à faire en 4 jours. Facile !


Le stop fonctionne bien, nous sommes invité à manger par l’un, à boire un thé ou une bière par l’autre et nous nous retrouvons finalement au point de rendez-vous à Beysehir avec une journée d’avance.





Nous campons près du lac. Après un magnifique couché de soleil, la température chute rapidement. Nous allumons un gros feu et pensons à la rando à venir. Nous allons traverser une partie de l'Anatolie : du lac Beysehir à Antalya en accompagnant une randonnée équestre. On ne sait pas du tout ce que ça va donner mais ça a l’air cool !


Le lendemain vers 14h nous retrouvons Yusuf et Gokan. Yusuf est chargé de l’intendance et Gokan de la cuisine lors de la randonnée. Il nous explique que notre job consiste à les aider et à s’occuper de l’orientation lors des trajets en voiture. On s’imagine déjà une semaine plutôt tranquille à converser tranquillement avec eux !

Une demi-heure plus tard arrive Nico et Ibrahim, Nico est l’organisateur de la randonnée et Ibrahim “le cowboy” ,aussi guide, est là pour apprendre l'itinéraire pour les prochaines fois.

Enfin le camion transportant les chevaux arrive. On attache les six chevaux arabes aux piquets et commençons à monter le camp. La rando commence... !





Réveil 7h30, le soleil n’est pas encore levé et la température est basse. On souffle sur les braises de la veille pour raviver le feu et mettre de l’eau à chauffer pour le café. Nous aidons Gokan à préparer le petit déjeuner puis les clients arrivent avec Nico. Quatre françaises, parisiennes d’origine qui se connaissent depuis la fac. Elles sont drôles et sympa et ont l’air d’être là pour passer des vacances entre copines.

Top départ, Nico et Ibrahim ont attribué les chevaux et ont terminé de seller tout le monde. Ils partent en premier. Nous rangeons rapidement le camp et je monte dans la première voiture avec Gokan pour m’occuper de l’orientation. Une trentaine de kilomètres plus long, toujours le long du lac, nous nous arrêtons pour préparer le picnique. Apparemment, nous n’avons pas la même définition de picnique. J’imaginais quelques sandwichs et voilà que nous mettons en place une magnifique table avec vue sur le lac. Puis il faut allumer le feu pour le thé, un autre pour faire cuire la viande au barbecue et remplir des bassines d’eau pour les chevaux. Le tout prend à nous quatre une bonne heure de préparation ! Bon il faut admettre que le résultat est carrément canon !





L’équipe cheval repart après manger. Il nous reste encore à faire chauffer de l’eau pour la vaisselle dont Aymeric et moi se chargeons. Il faut ensuite faire une partie de Tetris pour tout rentrer dans les remorques avant de se remettre en route. A nouveau je monte dans la jeep et me charge de l’itinéraire. Une heure plus tard, après une route tortueuse, caillouteuse et splendide nous arrivons au lieu du premier bivouac : de l’autre côté d’une rivière asséchée une prairie entourée par le flanc des montagnes où poussent des conifères.

Il nous faut plus de deux heures trente pour installer le bivouac. Il faut d’abord mettre la grande tente qui sert de salle à manger et cuisine, puis installer la table, les chaises, monter un tipi qui sert de chambre aux clients et deux autres petites tentes pour la douche et les toilettes. Il faut aussi faire un feu pour cuisiner et chauffer l’eau pour la douche, il faut une sacré quantité de bois à brûler pour faire tout ça. Puis nous aidons Gokan à cuisiner, Yusuf à installer les piquets des chevaux, les bassines d’eau et de nourritures pour la nuit. Nous terminons à peine que les clientes arrivent. On prépare un apéritif le temps qu’elles aient toutes le temps de se doucher puis nous nous mettons à table. On aide à servir les plats. Les discussions autour du cheval vont bon train et le repas est excellent ! On s’occupe de faire chauffer encore un peu d’eau pour la vaisselle dont on se charge puis tout le monde se retrouve autour du feu pour regarder le film de la journée déjà monté par Nico (le résultat est incroyable, il filme les plus beaux passages à la gopro et au drone, et le rendu est dingue!) et discuter jusqu’à l’heure d’aller se coucher.





Le lendemain matin, rebelote. On se lève autour de 7h, ravivons le feu et préparons le petit déjeuner…

Pendant les sept jours que dure la randonnée, nous conservons le même schéma. Contrairement à ce qu’on imaginait nos journées sont sacrément remplies. Le seul temps que nous avons réellement pour nous est le soir autour du feu, une fois la vaisselle faite. Nous nous rapprochons au fil des jours de nos deux acolytes Gokan et Yusuf. Même si ce dernier ne parle ni français ni anglais nous partageons tous les quatre de super moments à boire une bière avant que les clients arrivent ou à galérer sur les chemins presque impraticables.

La route que nous suivons est fantastique. Nous nous perdons dans l’espace déchiqueté des hautes montagnes, suivons de verte vallées où coulent un ruisseau, serpentons à travers des labyrinthes rocheux, roulons à flanc de falaise. Les bivouacs aussi sont incroyables, ils ont souvent une vue imprenable sur un pic au loin ou une chaîne de montagne surtout ils sont paumés au milieu de nulle part.





Alors que nous commençons à nous habituer à dormir en camping plus que luxueux (à ce stade là c’est plus confortable qu’un hôtel!) la randonnée touche à sa fin. Nous arrivons finalement à la plage après avoir parcouru 250 km et plusieurs massifs. Nous préparons un dernier goûter qui marque la fin de la semaine. Les clientes repartent à Antalya. Nous dormons une dernière nuit en camping sur la plage et le lendemain un camion arrive pour transporter les chevaux. Nous chargeons une dernière fois les voitures et prenons la route derrière le camion en direction de la Cappadoce !

A mi-chemin, l’une des voitures rend l’âme et nous terminons le trajet, serrés et ankylosés, jusqu’au ranch de Nico.





Nous arrivons en pleine nuit, nous ne voyons rien de la région et à peine les chevaux. En revanche, nous entrons dans sa maison creusée dans la roche…

Tout ce qu’on peut dire… C’est que ça promet !


  • Alexis Boisselet
  • 15 oct. 2021

Dernière mise à jour : 30 déc. 2021

NL°7 : Bonjour l’Asie ! 15 octobre 2020, Steppe FM



Nous passons plus d’une semaine à Istanbul où nous sommes logés chez Murat. Nous l’avions contacté via Warmshower et il était le seul à pouvoir nous accueillir à Istanbul avec un chien. Nous sommes arrivés chez lui le 1er octobre, trempé de sueur après la montée (presque de l’escalade) pour arriver chez lui, dans un quartier au nord d’Istanbul, proche de l’université de Bogazici. Dès le premier soir, après avoir monté les vélos et pris une douche bien nécessaire, nous discutons autour d’une bouteille de vin dans son salon.

Murat, la trentaine, est professeur d’anglais à l’université. Il a deux passions : les langues (il en parle cinq et en apprend une sixième) et le vélo. Lorsqu’il nous parle de ses entraînements, nos étapes quotidiennes font peine à voir… Il fait partie d’une équipe de cyclisme où il est le grimpeur, il s’amuse à monter et descendre cinq fois d'affilée la colline où il vit : ce trajet même où nous n’avons pas eu d’autres choix que de pousser les vélos pour réussir à monter.


Nous passons beaucoup de temps avec et chez lui car Istanbul est pour nous une importante transition. C’est la fin du voyage à vélo et le début du voyage en stop. On a donc pas mal de choses à organiser. Il faut qu’on fasse un colis avec le tipi et nos sacoches (pour vélos et chevaux) qui sera envoyé plus loin, qu’on achète d’occasion des sacs à dos et une tente. Bref, on passe beaucoup de temps à préparer la transition. Heureusement que notre ami Murat est là : il nous aide pour tout et nous propose même de garder chez lui notre colis pour pouvoir nous l’envoyer au bon moment et au bon endroit !




Néanmoins nous trouvons le temps d’apercevoir la fabuleuse Istanbul. C’est une ville immense, beaucoup trop grande pour la connaître en quelques jours. Il faudrait au moins un mois entier pour réellement en profiter. Nous nous sommes perdus dans le labyrinthe du grand bazar, nous nous sommes fait virer du bazar egyptien à cause de Jehol, nous avons déambulé dans les rues du centre historique entre les innombrables minarets. Nous avons bu des litres de thés, fendu les foules avec le chien comme brise-glace (ce qui marche vraiment bien). Nous avons marché pieds nus sur les tapis des mosquée, notamment la grande Mosquée de Sainte Sophie, bijoux architectural avec un plafond à crever le ciel, et des poutres en marbre étourdissantes devant lesquelles des adolescent asiatique genre K-pop s’improvisaient des shootings photo,





Un matin, nous avons rejoint une amie : Dany. Alors que nous admirions la vue splendide depuis sa terrasse, elle nous a dit une phrase qui résume l’immensité de cette ville cosmopolite : “Prenons le bâteau pour aller manger en Asie puis allons prendre un thé dans le centre”.


Nous avons aussi passé des heures dans les transports, que ce soit dans le métro avec Jehol dans une caisse à roulette, ou dans les bus menant vers les quartiers désertés par les touristes pour récupérer notre matériel d’occasion. Des heures de bus pour rester dans la même ville… c’est aussi troublant que déprimant. Pour aller chercher une fermeture-éclair pour réparer une partie du tipi, Aymeric a arpenté des quartiers gigantesque destinés entièrement au stockage, à l’envoie et aux ventes d’accessoires pour le prêt à porter. Il est rentré le soir après 12h d'expédition, le tipi sous le bras, après avoir visité des temples de boutons, de chaînes, d’étoffes… Il ne cherchait qu'à gratter une fermeture éclair de bonne qualité mais a été rejeté comme un malpropre par ces monstres de l'industrie qui ne vendent pas en dessous de 300 items bien pesé ! Seul maigre butin, une pauvre fermeture jugé ”yes yes good quality” par un petit monsieur débonnaire du bazar.





En fin de compte, nos achats plus ou moins réalisés et après un dernier thé avec Murat, nous quittons Istanbul sous la pluie le 9 octobre. Il nous reste 12 jours pour rejoindre le lac Beysehir d’où partira la randonnée à cheval.

Nous prenons le ferry (parce que quand même c’est cool le bateau), Jehol enfermé dans une cage à l’arrière du bateau est en panique à l’arrivée à Bursa 2h plus tard. Nous rencontrons Fuat et Berhan, des amis d’amis qui nous font visiter la ville et ses alentours. De nouveau nous nous perdons dans le bazar, qui semble encore plus grand que celui d’Istanbul, nous visitons un village avec un platane de plus de 600 ans et même un supermarché qu’ils veulent nous montrer. On communique dans un mélange de français, de turques et surtout de gestes. Nos amis turques ont dû se passer le mot pour nous gaver de viande (Köfte, Kebab, Durum, Donër…) et de pâtisseries encore plus sucrées que le sucre lui-même.





Après ces deux jours à avoir bien mangé et dormi au sec, il est temps de re-galérer un peu : Nous commençons le stop avec le chien (déguisé pour l’occasion).

Et pour ce qui est des galères, nous sommes servis ! Déjà dès le début nous faisons une heure de marche avec nos gros sacs à dos pour sortir de la ville, ensuite on apprend qu’on ne peut pas prendre le métro avec le chien et en bonus il pleut… nous passons une heure sous un pont à attendre que la pluie passe, puis pendant deux heures nous faisons du stop sous une pluie fine, personne ne nous prend, ni même, ne nous regarde. On change de spot : 1h de marche avec le chien pour l’un, quelques arrêts de métro avec tous les sacs pour l’autre. On réessaie une heure sans succès. La nuit tombe, nous décidons d’aller planter la tente sous la pluie dans un champ en pleine ville.

Le lendemain, nous attendons longtemps sous la tente mais à midi il pleut toujours. Nous rangeons la tente mouillée et marchons dans la bruine, on se sépare à nouveau : quelques arrêts de métro pour l’un et 2h de marche pour l’autre. Nous sommes encore loin de la sortie de la ville mais nous sommes à une station essence sauf que la nuit tombe déjà. Dans ce quartier industriel il n’y a qu’un seul restaurant trop cher pour nous… néanmoins, ayant probablement pitié de nous, il nous offre des sandwichs et du thé. Nous passons cette nuit sur un terrain vague entouré de chiens errants, il bruine toujours et les sardines ne tiennent pas car le sol est trop boueux.





Le matin suivant quand l’alarme sonne à 6h, c’est étrangement calme… ça y est il ne pleut plus ! On s’active et alors que le soleil n’est pas encore levé nous sommes à la station essence. Au bout d’une heure un couple nous fait avancer d’une dizaine de kilomètres, ce qui est suffisant pour enfin sortir de la ville : nous avons passé autant de temps à visiter Bursa qu’à essayer d’en sortir ! Nous restons 3h sur une bretelle d’autoroute avec nos panneaux mais au moins il y a du soleil. Finalement, après quelques hésitations, nous décidons de nous mettre directement sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute. Et ça paye ! Moins de dix minutes plus tard, nous sommes pris pour aller jusqu’à Izmir. Un trajet de 330 km fait en moins de 3h !

Dans notre tête, nous dépassons enfin nos doubles à vélos (en trois jours nous avons fait 300 km, en vélo nous aurions eu besoin de six jours). A Izmir, nous marchons pour trouver un nouveau spot de stop, et manque de pots (oui, oui spot, stop, pots !) ça ne marche pas. On finit par aller planter la tente dans une forêt derrière la zone industrielle d’Izmir.

Ce soir-là, il ne pleut pas, nous faisons un feu, le premier depuis un bout de temps. Autour des flammes dansantes, alors que le bruit des poids lourds gronde dans le fond, on s’inquiète un peu du temps que l’on prend : en trois jours pleins nous n’avons fait que 330 km, il nous reste 600 km à faire en maximum 7 jours pour ne pas rater le départ de la rando. Avant de dormir, on regarde la météo, la pluie est à nouveau prévue pour demain 8h…





Réveil 6h, on range en vitesse, il ne pleut pas encore. On traverse un champ à pied, puis nous glissons dans un trou dans les barbelés nous séparant de l’autoroute. On traverse l’autoroute en courant et nous nous retrouvons du bon côté. Il est 7h, nous sortons nos panneaux, à 7h02 un camion s’arrête, il nous amène une trentaine de kilomètres plus loin. 7h30, nous sautons du camion et tendons le pouce, 7h31 une voiture s’arrête, 7h33 il se met à pleuvoir mais nous sommes au sec dans la voiture !

Nous arrivons à Selçuk à 8h40, nous nous mettons à l'abri dans un café en attendant que la pluie cesse et que nous réponde notre contact avec qui nous avons rendez-vous dans la soirée. La pluie s’est calmée, j’écris ces lignes en buvant du thé sous le auvent d’un café. Nous sommes arrivés à Selçuk et nous avons le temps d’écrire cette newsletter alors que nous étions sûr qu’on aurait du retard dessus.

Finalement 6 jours pour arriver à Beysehir semble largement faisable au vu de la matinée !


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