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  • Alexis Boisselet

Apprendre de ses erreurs lors d’un projet de permaculture en Grèce :

Psakoudia, Grèce, Août 2021, Steppe FM :



Voici une description un peu plus détaillée du jardin où nous travaillons pendant près de trois semaines.

C’est une oliveraie de 30 mètres de large sur 110 mètres de long. Les oliviers sont espacés de 5 mètres environs, et entre eux il y a des planches de culture. Du moins sur la première moitié du terrain. L’autre moitié est vierge de culture, les arbres mis à part, et l’herbe est rachitique à cause de la chaleur. La plupart des planches existantes sont de tailles différentes et consacrées surtout aux solanacées (tomate, poivron, aubergine, piment).





L’objectif pour nous était de développer et commencer à cultiver la partie encore vierge du terrain ainsi que de construire quelques améliorations basiques (Low Techs pour être précis) pour faciliter la vie sur l’exploitation.

Après avoir réparti les tâches quotidiennes avec les autres volontaires, nous entamons notre plan de culture. Nous décidons de créer une douzaine de planches, celles-ci sont de deux types : soit elles se terminent en cercle en entourant un olivier soit elles sont de simples lignes droites. Toutes mesureront environ 6 mètres de long pour 1 mètre de large.

Nous nous attaquons ensuite au travail du sol, lequel n’a jamais été cultivé et est particulièrement compact. Désherber à la bêche émoussée puis aérer le sol avec une fourche rouillée ressemble à une session de CrossFit sous un soleil brûlant tout (Et c’est peu dire étant donné le nombre de feux de forêt déclarés dans la région). Le sol est assez pauvre donc nous l’enrichissons avec des brouettes d’alluvions de rivières et de fumier de brebis séché. Nous créons aussi des structures pour tuteurer nos futurs plantations.

La seconde semaine nous faisons tout nos semis directement en pleine terre. Il nous reste plus qu’à mettre l’arrosage automatique en place : 200 mètres de tuyau semi-rigide à faire serpenter entre les planches avec des intersections et des robinets pour maximiser la pression.





En parallèle du jardin, nous créons un frigo du désert en creusant un trou de 70 cm de profondeur dans un endroit proche de la maison toujours à l’ombre, au fond duquel nous mettons un récipient. L’objectif est de maintenir des aliments à une température relativement faible pour les garder le plus longtemps possible. Cette technologie, très basique, repose sur le fait que le sol à une température très peu variable et autour de 15°C et grâce au transfert de chaleur induit par l’évaporation de l’eau contenu dans le sol, lequel permet un refroidissement.

Nous installons aussi de l’éclairage solaire dans les lieux de vie et tendons quelques bâches entre quatre oliviers pour un peu d’ombre.

Nous mettons en place des toilettes sèches, qui en plus d’économiser de l’eau permet de créer un apport de matière organiques lesquelles, une fois décomposées, seront un apport nutritif conséquent aux plantes du jardin. Le principe est également très simple : l’utilisation d’eau est évité par le biais d’une litière, avec laquelle chaque utilisateur recouvre ses selles et urines; ces matières végétales (ou de la chaux) évitent la fermentation et permettent, par l’équilibre azote/carbone, un processus de compostage qui est réutilisable au jardin. Le plus compliqué à réaliser n’est finalement pas les toilettes elle-même, mais le caisson servant à recevoir le compost et le paravent pour se protéger des regards indiscrets...





Nous avons quitté le jardin pour environ douze jours avant d’y revenir. A notre retour nous avons malheureusement constaté qu’une partie de nos semis en pleine terre n’avait pas levé. En regardant plus minutieusement nous nous sommes rendus comptes que les courges et les haricots avait presque tous levés. En revanche, une grande partie des salades d’hiver, des choux, des carottes ou des betteraves n’avait soit pas levés soit avait été étouffés par la quantité impressionnante d’adventices.

Nous avons donc appris pas mal de nouvelles choses à nos dépends. Pour faire des semis directement en pleine terre, mieux vaut émietter la terre pour la rendre la plus fine possible et enlever un maximum de racines de “mauvaises herbes”. Et même dans ce cas là il convient de différencier les “grosses graines” (courges, haricots, melons…) des “petites graines” (salades, tomates, poivrons, choux…). En effet, si les premiers lève facilement en pleine terre ce n’est pas le cas des secondes et il vaut mieux passer par une étape de semis sous abri ou pépinière avant de repiquer les plants (exception faite des légumes racines qui ne peuvent que très difficilement repiquer).

Afin de réparer ces erreurs nous avons créer une pépinière dans laquelle nous avons semé les cultures pour la prochaines saison d’automne. Et après moins d’une semaine la grande majorité a levé et sera transplantable dans les prochains jours.


Finalement, en plus d’apprendre grâce aux rencontres et grâces aux ressources disponibles un peu partout, on continue de faire des conneries… à partir desquelles on apprend encore. Et grâce à ces dernières nous sommes sur le point d’achever un outil de “guide simpliste pour un potager en voyage” qui sera disponible prochainement sur le site des Vents de la Récolte.


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